Partez Monsieur !

Partez Monsieur !

Violences, crimes, corruption, injustice

Misères  et  déchéance morale…

Voilà, Monsieur, dans quel  état, vous avez

Transformé ma terre, un sol nourri du sang des martyrs

De l’espoir des hommes partis, un matin de novembre

Cueillir le fruit de la liberté et de l’honneur.

Dans la longue nuit-qui pare les rescapés de la guerre et tous ceux qui sont nés après le mirage de la gloire, de son manteau d’infortune-le désespoir avance et grossit tel un monstre horrible et immuable.

L’innocent sacrifié sur l’autel de la folie des grandeurs et du pouvoir, crie sa douleur et son mal, avant de partir dans le néant ; d’autres innocents, par dizaines, affluent sur cette butte de l’infamie, chercher le salut et le repos.

Les morts sont oubliés, les vivants écartés. Seuls les lâches et les fortunés avancent dans cette féerie du malheur avec leur chant de louange à votre gloire. Et vous êtes heureux !

Calfeutré dans votre tour d’ivoire, vous regardez passer avec mépris ceux qui vous aiment…ceux qui vous méprisent aussi, dans un diabolique bien être, qui semble vous combler et assouvir votre rage de vengeance sur tout un peuple.

Pourquoi un tel mépris ?...Pourquoi un tel malheur ?

Refaites la guerre et répétez l’histoire...soyez aux premières loges dans une autre aventure et rentrez avec la gloire et le faste qui plaisent tant à vos démoniaques médites, et disparaissez.

Dans la grande nuit qui parais s’installer pour toujours, l’espoir est illusoire, et votre règne semble s’éterniser comme dans les fantasmes pharaoniques…sans limites dans le temps, sans mesure avec la raison et le sens.

Mais vous semblez oublier que le temps, qui vous est compté, joue aussi contre vous, dans une  terrible et macabre symphonie  de fin de règne qui vous attend au bout du chemin, dans l’extrême solitude  et le désarroi d’être face au Seigneur.

Vous semblez oublier que le temps ne dure qu’un temps, et que le rappel à Dieu est toujours imminent, irrévocable…que dans la grande messe du jugement dernier, vous n’aurez ni tour, ni fortune, ni garde,ni fanfare,ni gloire...

Vous serez seul, nu, parmi tous ceux que vous avez humilié, bannis et envoyé aux géhennes…