Friday, 31 August 2012

Guerre d'Algérie (1954-1962):Les faits marquants.


Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed KhiderMostefa LacherafHocine Aït AhmedMohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'Armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

Un vaste mouvement de révoltes naît au fil des ans. L'algérien sujet, sans droit politique, de la France devient citoyen français par la loi du 20 septembre 194792 et peut désormais circuler librement entre l'Algérie et la métropole. Selon le journaliste et écrivain Yves Courrière : « Lors du xxe siècle, 75 % des Algériens n'étaient pas scolarisés. La majorité de la population était au chômage. Les colons faisaient leurs affaires. L'algérien était sujet de la France et non un citoyen de la France ».

La majorité des Algériens vivaient dans les campagnes. Avec l'aide américaine du plan Marshall, 403 503 élèves sont scolarisés dans l'enseignement primaire en 1951 - 1952 à travers tout le territoire de l'Algérie. Cependant le programme pour agrandir les villes et diminuer la proportion de gens des campagnes n'a été réalisé que partiellement par le gouvernement français. En 1954, l'élimination des nationalistes algériens lors des élections de l'assemblée algérienne marque le point de rupture politique et l'échec des nationalistes. Lors de la réunion des 22, le vote se prononce en faveur de la lutte armée. L'action armée va venir du CRUA.

Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé à Alger lors de la réunion des 6 chefs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA). Le CRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui ont fait le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954 sont Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M'Hidi. La Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français « Toussaint rouge ». Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de Biskra et Arris. Il y aura deux versions différentes des faits. Des attentats sont enregistrés dans les trois districts de Batna, Biskra et Khenchela et le reste du pays.

Au cours d'un voyage en Algérie, François Mitterrand déclare « La présence française sera maintenue dans ce pays ». Les opérations sont déclenchées dans les Aurès. L'armée de libération nationale (ALN) ne dispose alors que de 500 hommes qui seront, après quelques mois, plus de 15 000 à défier l'autorité française. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le général Cherrière donne l'ordre de faire le ratissage des Aurès. Il croit gagner, mais va subir une grosse défaite.

Ensuite, il y eut le massacre de Skikda (ex-Philippeville ), la mort d'une centaine de manifestants algériens, du 20 au 26 août 1955.La même année, l'affaire algérienne est inscrite à l'ordre du jour à l'assemblée générale de l'ONU. À noter aussi la mort de Mostefa Ben Boulaïd, de Zighoud Youcef, etc... Plusieurs chefs sont emprisonnés.
Des intellectuels français vont aider le FLN. Maurice Audin fut torturé et tué par les services français. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : « Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère ».
Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève contre la torture, revendique la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme. En 1960, lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise » du FLN. Cette prise de position n'est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.
Après la condamnation de Larbi Ben M'Hidi et après le déroulement du Congrès de La "Soummam", le FLN intègre les dirigeants du Mouvement national algérien (MNA). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Le Front de libération nationale et l'armée française tiennent le même langage : « Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous  ».
La guerre éclate entre les chefs "berbères" (Krim Belkacem, Ouamrane, etc) et les chefs "chaouis" et aussi entre les chefs chaouis des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha. Abdelhai et Abbès Leghrour seront condamnés à mort par les partisans du Congrès de la Soummam et le Comité de coordination et d'exécution (CCE). Il y a aura aussi un conflit entre les hommes du Sud algérien et les dirigeants kabyles. La Tunisie va être le théâtre d'affrontement entre les différents chefs. Le président Bourguiba devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, seront les zones les plus stratégiques de la révolution. Le Maroc aussi va jouer un rôle important, notamment pour faire transiter les armes, organiser des réunions du FLN et héberger des troupes militaires algériennes. Le Maroc et la Tunisie, sous protectorat français jusqu'en 1956, hébergeront néanmoins les deux armées de l'ALN aux frontières ainsi que plusieurs chefs du FLN comme Ferhat Abbas
L'armée française fait construire le barrage de la mort, 320 km de long, 7 000 volts, un poste de contrôle chaque 15 km, des milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les éléments de l'ALN (Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire française. Les villes (population algérienne) seront sous le contrôle de l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse internationale et interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Aussi, il y aura plusieurs grèves et manifestations dans les villes. Les protestations ont été organisées par le FLN.
Le colonel Amirouche Aït Hamouda fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour unifier des zones des Aurès et faire passer les armes en Kabylie106. L'Aurès fut le lieu de passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït Hamouda réussira à faire passer les armes qui provenaient d'Égypte en passant par la frontière de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour rejoindre la Kabylie. Une vingtaine de chaouis vont être du voyage, mais à la fin, ils abandonneront les troupes du colonel Amirouche pour revenir aux Aurès. Krim Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces. Les hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf désiraient aussi avoir un pied dans les Aurès. Au même moment, la France connaitra sa crise interne jusqu'à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle à cause de la situation en Algérie.
Les ultras européens veulent garder l'Algérie française. L'Armée française décide de créer les zones interdites sous contrôle des S.A.S (sections administratives spécialisées) et entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) et la population locale, dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires sensibles au FLN. Les bombardements massifs, les tueries, les massacres, la torture, les viols, etc., tous les actes de crime ont été employés dans cette guerre. Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les villages, dans les zones interdites et dans les zones montagneuses des Aurès. Le CCE (Comité de coordination et d'exécution) s'est agrandi et décide de garder le cap sur les objectifs militaires et ainsi que la primauté de l'intérieur par rapport à l'extérieur. Une grave crise apparaît entre les membres du Comité de coordination et d'exécution.
Selon Yves Courrière, Abane Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis et désignera Hadj Ali, un homme de l'Aurès, pour renverser le CCE à Tunis mais sera condamné à la prison au Maroc par le CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc, mais les souces de FLN diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage avec l'Armée française. Le général Charles de Gaulle chef de l'État français engage une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et il apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux Algériens. L'Armée française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles dans l'Opération jumelles. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si el haouès sont tués lors d'un accrochage avec les éléments de l'Armée française. Le FLN appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout.

La Délégation des principaux dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
En 1959, Messali Hadj sort de prison, et est assigné à résidence surveillée en France. Les Algériens en France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du FLN.
1960, la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français se rebellent contre l'autorité du général de Gaulle (le Putsch d'Alger (1958) et putsch des Généraux). Le général de Gaulle reprend en main le destin de la France. Il annonce la tenue de référendum et invite le FLN à faire la paix des braves. Au même moment, le Gouvernement provisoire de la République algérienne est proclamé. Ferhat Abbas décline l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène est alors le chef de Armée de libération nationale.
En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Évian. Le colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie.
Le 17 octobre 1961, des Algériens sont tués lors d'une manifestation du FLN à Paris (Massacre du 17 octobre 1961). Il y aura aussi des milliers d'arrestations. Ce fait survient à la suite de l'instauration d'un couvre-feu à Paris et sa banlieue pour les seuls Algériens à la suite de l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À Alger. Le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française.
L'Organisation armée secrète (OAS) organise des attentats contre les Algériens malgré l'accord de cesser le feu et les résultats du référendum pour l'indépendance pour sanctionner les habitants acquis à l’indépendance de l'Algérie, laquelle indépendance est proclamée après les résultats du référendum. La plus grande bibliothèque d'Alger a été complètement détruite par l'OAS (Organisation armée secrète, ainsi que d’autres installations, aussi importantes à travers le pays.
Des éléments de l'armée française restent en Algérie pour évacuer un million de Français (pieds-noirs, les Harkis, les Juifs, etc.). Un million de réfugiés algériens reviennent en Algérie, à la même époque, de Tunisie et du Maroc.

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