Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'Armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
Un vaste mouvement de révoltes
naît au fil des ans. L'algérien sujet, sans droit politique, de la France
devient citoyen français par la loi du 20 septembre 194792 et peut désormais
circuler librement entre l'Algérie et la métropole. Selon le journaliste et
écrivain Yves Courrière : « Lors du xxe siècle, 75 % des Algériens n'étaient
pas scolarisés. La majorité de la population était au chômage. Les colons
faisaient leurs affaires. L'algérien était sujet de la France et non un citoyen
de la France ».
La majorité des Algériens
vivaient dans les campagnes. Avec l'aide américaine du plan Marshall, 403 503
élèves sont scolarisés dans l'enseignement primaire en 1951 - 1952 à travers
tout le territoire de l'Algérie. Cependant le programme pour agrandir les
villes et diminuer la proportion de gens des campagnes n'a été réalisé que
partiellement par le gouvernement français. En 1954, l'élimination des
nationalistes algériens lors des élections de l'assemblée algérienne marque le
point de rupture politique et l'échec des nationalistes. Lors de la réunion des
22, le vote se prononce en faveur de la lutte armée. L'action armée va venir du
CRUA.
Le déclenchement de la révolution
algérienne a été décidé à Alger lors de la réunion des 6 chefs du Comité
révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA). Le CRUA se transformera en Front de
libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui ont fait le déclenchement
des hostilités le 1er novembre 1954 sont Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd,
Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M'Hidi. La
Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. Dans la nuit
du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les
moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français « Toussaint
rouge ». Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de
Biskra et Arris. Il y aura deux versions différentes des faits. Des attentats
sont enregistrés dans les trois districts de Batna, Biskra et Khenchela et le
reste du pays.
Au cours d'un voyage en Algérie,
François Mitterrand déclare « La présence française sera maintenue dans ce pays
». Les opérations sont déclenchées dans les Aurès. L'armée de libération
nationale (ALN) ne dispose alors que de 500 hommes qui seront, après quelques
mois, plus de 15 000 à défier l'autorité française. 100 000 soldats français
sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en
Algérie. Le général Cherrière donne l'ordre de faire le ratissage des Aurès. Il
croit gagner, mais va subir une grosse défaite.
Ensuite, il y eut le massacre de
Skikda (ex-Philippeville ), la mort d'une centaine de manifestants
algériens, du 20 au 26 août 1955.La même année, l'affaire algérienne est
inscrite à l'ordre du jour à l'assemblée générale de l'ONU. À noter aussi la
mort de Mostefa Ben Boulaïd, de Zighoud Youcef, etc... Plusieurs chefs sont
emprisonnés.
Des intellectuels français vont
aider le FLN. Maurice Audin fut torturé et tué par les services français.
Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec
certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la
direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en
particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de
Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé
d'Algérie en janvier 1957. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des
droits algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position
pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : «
Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère
».
Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la
revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française
et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève
contre la torture, revendique la liberté pour les peuples de décider de leur
sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme. En 1960,
lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise
» du FLN. Cette prise de position n'est pas sans danger, son appartement
sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.
Après la condamnation de Larbi
Ben M'Hidi et après le déroulement du Congrès de La "Soummam", le FLN intègre les
dirigeants du Mouvement national algérien (MNA). Plusieurs partis algériens
adhèrent à la cause du FLN. Le Front de libération nationale et l'armée
française tiennent le même langage : « Ceux qui ne sont pas avec nous, sont
contre nous ».
La guerre éclate entre les chefs "berbères" (Krim Belkacem, Ouamrane, etc) et les chefs "chaouis" et aussi entre les
chefs chaouis des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha. Abdelhai et Abbès
Leghrour seront condamnés à mort par les partisans du Congrès de la Soummam et
le Comité de coordination et d'exécution (CCE). Il y a aura aussi un conflit
entre les hommes du Sud algérien et les dirigeants kabyles. La Tunisie va être
le théâtre d'affrontement entre les différents chefs. Le président Bourguiba
devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois,
l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, seront les zones les plus stratégiques de la
révolution. Le Maroc aussi va jouer un rôle important, notamment pour faire
transiter les armes, organiser des réunions du FLN et héberger des troupes
militaires algériennes. Le Maroc et la Tunisie, sous protectorat français
jusqu'en 1956, hébergeront néanmoins les deux armées de l'ALN aux frontières
ainsi que plusieurs chefs du FLN comme Ferhat Abbas
L'armée française fait construire
le barrage de la mort, 320 km de long, 7 000 volts, un poste de contrôle chaque
15 km, des milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes
dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les éléments de l'ALN
(Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire
française. Les villes (population algérienne) seront sous le contrôle de
l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse
internationale et interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Aussi, il y aura
plusieurs grèves et manifestations dans les villes. Les protestations ont été
organisées par le FLN.
Le colonel Amirouche Aït Hamouda
fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour unifier des zones
des Aurès et faire passer les armes en Kabylie106. L'Aurès fut le lieu de
passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït Hamouda
réussira à faire passer les armes qui provenaient d'Égypte en passant par la
frontière de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour rejoindre la
Kabylie. Une vingtaine de chaouis vont être du voyage, mais à la fin, ils
abandonneront les troupes du colonel Amirouche pour revenir aux Aurès. Krim
Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces.
Les hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf désiraient aussi avoir un
pied dans les Aurès. Au même moment, la France connaitra sa crise interne jusqu'à
l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle à cause de la situation en
Algérie.
Les ultras européens veulent
garder l'Algérie française. L'Armée française décide de créer les zones
interdites sous contrôle des S.A.S (sections administratives spécialisées) et
entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) et la population locale,
dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires
sensibles au FLN. Les bombardements massifs, les tueries, les massacres, la
torture, les viols, etc., tous les actes de crime ont été employés dans cette
guerre. Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les
villages, dans les zones interdites et dans les zones montagneuses des Aurès.
Le CCE (Comité de coordination et d'exécution) s'est agrandi et décide de
garder le cap sur les objectifs militaires et ainsi que la primauté de
l'intérieur par rapport à l'extérieur. Une grave crise apparaît entre les
membres du Comité de coordination et d'exécution.
Selon Yves Courrière, Abane
Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis
et désignera Hadj Ali, un homme de l'Aurès, pour renverser le CCE à Tunis mais
sera condamné à la prison au Maroc par le CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc,
mais les souces de FLN diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage avec
l'Armée française. Le général Charles de Gaulle chef de l'État français engage
une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et
il apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux
Algériens. L'Armée française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de
libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles dans
l'Opération jumelles. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si el haouès sont
tués lors d'un accrochage avec les éléments de l'Armée française. Le FLN
appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout.
La Délégation des principaux
dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed
Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée, à la suite du détournement, le 22
octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat
et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
En 1959, Messali Hadj sort de
prison, et est assigné à résidence surveillée en France. Les Algériens en
France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du
FLN.
1960, la semaine des barricades à
Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de
Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les
Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français se rebellent
contre l'autorité du général de Gaulle (le Putsch d'Alger (1958) et putsch des
Généraux). Le général de Gaulle reprend en main le destin de la France. Il
annonce la tenue de référendum et invite le FLN à faire la paix des braves. Au
même moment, le Gouvernement provisoire de la République algérienne est
proclamé. Ferhat Abbas décline l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène
est alors le chef de Armée de libération nationale.
En 1960, l'ONU annonce le droit à
l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des
pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne.
Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Évian. Le
colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie.
Le 17 octobre 1961, des Algériens
sont tués lors d'une manifestation du FLN à Paris (Massacre du 17 octobre
1961). Il y aura aussi des milliers d'arrestations. Ce fait survient à la suite
de l'instauration d'un couvre-feu à Paris et sa banlieue pour les seuls
Algériens à la suite de l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À
Alger. Le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à
l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française.
L'Organisation armée secrète
(OAS) organise des attentats contre les Algériens malgré l'accord de cesser le
feu et les résultats du référendum pour l'indépendance pour sanctionner les
habitants acquis à l’indépendance de l'Algérie, laquelle indépendance est proclamée
après les résultats du référendum. La plus grande bibliothèque d'Alger a été
complètement détruite par l'OAS (Organisation armée secrète, ainsi que d’autres
installations, aussi importantes à travers le pays.
Des éléments de l'armée française
restent en Algérie pour évacuer un million de Français (pieds-noirs, les
Harkis, les Juifs, etc.). Un million de réfugiés algériens reviennent en
Algérie, à la même époque, de Tunisie et du Maroc.
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