Tuesday 14 August 2012

La grande superstition


Il faut admettre que les tenants du pouvoir politique actuels et passés sont en grande partie responsables des mesures qui ont produit un corps permanent malade, formé de trimardeurs et de fourvoyés, reniant jusqu’à son passé. Un passé, pourtant, fait de gloires et de valeurs. Allant d'un pacte à l'autre, ils sont responsables de l’héritage d’un système absurde, dénué de toute cohérence. Mais également de la présence parmi nous d'une quantité constante de malfaiteurs, d’habiles attentistes et de clientélistes de tout acabit, puisque ils ont permis la mise à sac de nos richesses matérielles et sociétales.
« Le clientélisme est plus efficace que la loi, le vote étant devenu un rituel spectaculaire » a dit Baruch Spinoza.
Plusieurs raisons expliquent aussi cette condition obsédante que l’on traine depuis cinquante ans. L'une est le désir permanant de prouver que la sympathie pour le peuple et les efforts désintéressés pour son bien-être impliquent nécessairement l'approbation de son soutien au système en place.
Une autre est le besoin de montrer que le bien matériel peut résulter de la multiplication des antidotes artificiels pour mitiger la détresse, mais, au contraire, le mal reste en profondeur ancré telle une tumeur, arrivé par malédiction, par traitrise. Et ce quel que soient les mises en scène produites pour le réduire.
Alors on nous sort le concept de la souveraineté issue de celle du peuple.
D'où vient la souveraineté ? De quel titre peut se prévaloir cette suprématie illimitée que s'arroge un seul individu, ou bien une minorité ou un grand nombre sur tout le reste de la société ? Un critique pourrait dire avec logique :
"Nous vous exemptons (le peuple) de vos efforts pour faire dériver le droit, mais surtout le pouvoir, de la souveraineté illimitée ; la filiation est assez évidente. Mais justifiez d'abord votre pouvoir.».
« La souveraineté populaire » devient alors le modus opérandi de tous les apprentis dictateurs et ceux qui les produisent et les soutiennent. Cette notion sert d’alibi aux dérapages que l’on constate souvent, malheureusement, dans les évènements décisifs de la vie et l’avenir du pays.
La notion de prise de pouvoir et de ne jamais le céder est propre à tous les pays arabes, ou dits comme tels. Cela fait partie de leur culture même.
Et c’est au nom d’une religion juste et tolérante que l’anormal se produit et s’impose comme une ligne de conduite quasi convenue entre les différents tenants du pouvoir, quel que soit leur idéologie.
Donc le printemps dit « arabe »ne changera certainement pas grand-chose, même si à un moment donné, l’espoir de changement démocratique a semblé naitre des soulèvements dans certains pays.
Que faire alors ?



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